Ce dessin trône au dessus de mon bureau depuis des années et est à l’origine du choix de mon pseudo, car la Méduse pétrifie du regard comme l’argile durcit dans un parallèle séduisant. Bien que la gorgone tue pour créer ses statues macabres alors que le sculpteur au contraire tente de donner un peu de son âme à l’argile qu’il fait durcir, j’aime la comparaison. J’avais oublié de noter le nom de l’auteur de cette sculpture et force de chercher j’ai fini par retrouver l’original sur le site des musées de la ville de Paris, ce qui m’a donné envie de relever le défi d’en faire une version d’argile. Alors c’est un original de Herni Pernan qui date de 1653 et qui était sur les portes de l’ancien hôtel de ville de Paris celui qui a brûlé lors de la Commune en 1882. C’est difficile de créer un relief à partir de photos, et j’ai mis plusieurs heures avant de commencer à y croire. Ma version est sensiblement plus basse que l’original pour 4cm d’épaisseur contre 13cm pour le vrai, donc les ombres seront forcément différentes sans compter que les traits ne sont pas identiques, mais les dimensions du contour sont presque pareilles. Bien évidement, j’aimerais bien le cuire pour protéger cette figure des effets du temps car l’argile naturelle crue c’est très fragile. J’ai appelé cela « exercice de style » car je n’avais jamais fait de haut-relief auparavant, même pas dans d’autres matières puisque la plupart de mes autres sculptures sont en relief complet puis collées ou fixées sur des supports parfois plats, à la différence travailler directement sur le support dans une seule et même matière implique des contraintes que je n’imaginais pas, un exercice de style très intéressant à faire.