… ou le cafard chronique de la méduse à vous de voir, ceci dit comme à chaque fois en rentrant de Corse j’aime partager un petit quelque chose de là bas avec vous, même un tout petit, et cette année aussi même avec un vieil appareil photo qui n’en fait qu’à sa tête. De toute façon virtuellement le maquis ça ne sent rien et même pris en photo avec un appareil tout neuf un fromage bien fait perd de son pouvoir attractif. Je ne crois pas que vous puissiez saisir véritablement l’effet dévastateur qu’ont certaines odeurs sur notre diète ou ligne de conduite alimentaire juste en regardant une image, ou même quelles sensations de bien-être les parfums des plantes sauvages exaltées par le soleil sur les pierres chaudes peuvent nous soulever d’un vieux soucis persistant, si vous n’allez pas vous même promener votre propre souci dans le maquis un jour de forte chaleur avec un morceau de caju et un bout de pain dans le sac. Je vais tacher de vous raconter avec mes mots et quelques images ce qui fait que l’amertume du « retour » ne s’estompe pas au fil des ans, elle s’ancre et se peaufine comme une amie trop collante.
Pour reprendre le ton léger que vous avez l’habitude de lire ici, je vous présente ma nouvelle déco de cuisine avec ces deux bocaux qui n’ont pour utilité que de rappeler à celui qui les regarde qu’il vaut mieux profiter du bonheur qui s’offre à soi plutôt que de vouloir celui des autres sinon on est fait comme un rat. Apparemment un imbécile de « medusomon » s’est fait prendre aussi … comme quoi …
Philosophique n’est-il pas?
Le cliché traditionnel représente quasi toujours un vieux barbu avec un fusil ou une vieille en foulard qui tisse. Sorry mes amis mais je n’ai pas ça sous le coude, en revanche j’ai mieux avec une jeune et dynamique épicière qui sans fusil ni laine a repris le flambeau cette année du commerce de proximité dans le village de Ghisoni. Dans son épicerie, savamment improvisée dans l’ancienne école, on trouve au tableau noir de la salle de classe dédiée à la cyber-pause salon de thé les prix des consommations à la place des devoirs. Dans l’autre salle de classe on trouve l’épicerie traditionnelle de village avec son indispensable rayon fromages (le fameux odorant virtuellement impossible à décrire) que présente fièrement Valérie avec le sourire authentique et généreux qui la caractérise.
« J’ai voulu garder l’esprit de l’école bien présent dans la déco, j’ai donc choisi de laisser les tableaux noirs de classe et en plus c’est utile, il faut que je récupère des photos d’élèves ça serait super, aussi j’essaye de répondre aux besoins des gens et de proposer quelque chose d’utile » Valérie
Pour rester dans l’authentique et vous faire baver un peu je vous montre une gelée de raisin noir en train de prendre juste quand ça commence à coller et que l’odeur de raisin cuit a touché le neurone de gourmandise au point de donner une faim d’ogre. En gros plan oui je sais c’est dur à supporter … alors? virtuellement l’odeur ça passe ou pas? Vous savez quoi? Et bin elle est SUPER BONNE !!!!!!!!!!!!
Après cet interlude sucré chaud et parfumé je vous montre ma petite expo habituelle au village. C’est toujours une journée importante pour moi car souvent c’est le moment de dévoiler des dessins (cannes) inédits et j’ai tout simplement le trac. C’est difficile de confronter son travail aux regards de ces dames et les fillettes ont aussi leur mot à dire. Cette année les nouveautés ont séduit d’avantage que l’an dernier, c’est bon signe … non je ne vends pas mes confitures 😉
Depuis ce petit village je vous emmène dans un plus grand, plus loin dans l’intérieur des terres. Quelques images de Corte en commençant par la citadelle que mon fils s’est amusé à croquer depuis le belvédère, puis un petit resto sur la place Gaffory qui s’est lui aussi fait croquer (non pas le resto mais la statue). Ma photo de Pasquale Paoli est pourrie et floue et cette place encombrée de voitures mérite une retouche de l’architecte urbain avant de me séduire car je n’ai pas pu prendre un cliché avec moins de 80% de bagnoles dans le cadrage de mes images surexposées, malgré tout ça n’enlève rien au charme de l’entrée à la vielle ville par cet accès. Elle est charmante à visiter et il vaut mieux prévoir des chaussures spéciales pour escaliers en cailloux ronds à moins d’avoir envie de passer pour une godiche endimanchée, tout en trébuchant entre les galets on peut se laisser tenter par une poterie ou par des bijoux classiques en corail ou en pierres noires ou en coquillages. Super balade!
Pour revenir dans les parfums et clore cette promenade voici un personnage que j’aime particulièrement. J’aime son fruit cru au frais croquant de novembre tout autant que la farine qu’on en fait qui se mange même à la petite cuillère, j’aime ses grandes feuilles qui nous font de l’ombre quand au midi d’août la vie n’est supportable que sous elles, j’aime les odeurs de la forêt quand il est là et que j’entends couler l’eau fraîche de la proche fontaine, j’aime sa forme féerique qui évoque la magie des mondes secrets et des creux à chouettes, voici un châtaignier.
Ce matin c’est la rentrée et il faut positiver pour ne pas finir comme le rat Ikéa dans le bocal de Malabars! Merci d’avoir lu jusqu’ici 😉 et à bientôt!
Quelles merveilleuses féériques photos…merci pour le partage Catherine…Comme je comprends ta nostalgie,je ressens la même en pensant à mon ile,une petite semaine par an là bas,et puis le vide,ça me prend,d’un coup,l’odeur de la mer,le bruit des vagues,un endroit,un souvenir,et l’envie est brutale d’y être,mais je n’ai encore jamais réussi à me téléporter…gros bisous ma belle
On ressent ta nostalgie à chaque mot, si j’étais une fée, je te renverrais illico presto dans ton maquis d’un coup de baguette magique ! mais comme je ne suis que moi, je te souhaite bon courage et patience pour le retrouver bientôt.
Gros bisous
Une bien belle ballade que tu nous proposes là ! Quand on est d’un si beau pays comment ne pas être nostalgique ? Ta confiture de raisin me ramène quand même à la réalité : il faut que je fasse la mienne rapidement…. Bon, pour cela il faut que je vendange la treille évidemment !!!
Bises et bonne rentrée malgré tout !
Comme tu l’aimes ton île ! Ta promenade corse me fait rêver. J’aime ton châtaignier, je me dis qu’il représente la permanence de la vie, dans ce qu’elle a de rude et de force dans ces petites feuilles vertes qui s’obstinent à revivre!
Si tu avais été une fée, je t’aurais probablement trouvée dans le creux du châtaignier endormie dans la mousse,ou alors en train de voler comme une libellule dans le bassin d’eau claire de la fontaine 😉
Merci pour cette belle promenade dans ton île ; je comprends que tu l’aimes ! Ce châtaignier est fabuleux, on a très envie de s’imprégner de son énergie !
Bises
ouhhhhhhhh, je viens de lire deux fois de suite tellement une émotion incroyable se dégage de tes mots. Merci pour ce petit moment; et on ressent avec toi le pouvoir que doit avoir ton pays.
biz
marie-france
Bon retour ! Merci de me faire découvrir des petits coins de Corse que je ne connais pas du tout!
de l’amour à chaque mot!!
bises
béa
un poeme, j’adore merci merci pour la balade, sauf les suris…. la je me suis force, mais bon come c’est dans le contexte j’aprecie quand même!!! la confiture de raisins!!! mmm quelle bonheur au chili on fait un poulet avec….. jure promis c’est bon!!!
Hum ça me tente beaucoup! Merci pour l’idée 😉
Que de nostalgie et de poésie dans tes mots. Je te sens si triste, mais tu ne quittes ta belle île que pour pouvoir y retourner ! biz