Il existe deux versions de cette tête de Méduse, une en argile et une en plâtre. La version d’argile est celle de départ, elle a servi à réaliser le moule dans lequel la deuxième version en plâtre a été coulée, mais n’est pas restée identique car j’y ai retravaillé. Ce thème est dans mes favoris et pour bien des raisons, et j’avais absolument besoin d’une interprétation personnelle. De la victime du bourreau qui a besoin de son pouvoir à la créative assassine qui tue pour sculpter, le paradoxe de cette créature est fascinant. Personnellement je préfère “animer” mes sculptures en mettant mon cœur à l’ouvrage, c’est plus “humain”. Travailler l’argile et le plâtre qui sont des matériaux non polluants et issus de la terre me permet de donner une valeur naturelle à l’interprétation et par là une dimension spirituelle écologique. Il est difficile de renoncer à des matériaux modernes à base de résine et je continue d’en utiliser pour les possibilités expressives et plastiques qu’ils permettent, mais j’aimerais que tout soit aussi pur et évident que la terre. La lecture de l’image est volontairement facile, je tiens à ce que le résultat soit à portée de tous, et soit aussi une invitation à en savoir plus pour qui ne connaît pas. Le visage demeure immobile et l’expression se veut relativement calme même si l’inquiétude est apparente. Le mouvement se trouve dans les serpents sinueux dont les bouches sifflantes donnent l’alerte. Le drame qui va suivre n’existe que dans le pressentiment représenté par l’agitation des serpents, et dans l’idée du spectateur qui connaît l’histoire. Comme l’original d’argile est ressorti presque indemne du moule je l’ai récupéré nettoyé et retravaillé. La différence entre les deux versions fait que ce sont deux œuvres distinctes sur le même thème avec la même base. Dans cette dernière séance de travail j’ai cherché à accentuer l’expression ce qui a donné une version plus obscure et plus intense. Accentuer les niveaux y a contribué car cela a approfondi les ombres, en fin de compte il ne s’agit ici que d’ombre et de lumière sur de la terre.
Dimensions 26x28x5cm. Travail effectué en partie à l’académie et en partie à la maison. Le plâtre a été fait en cours de “Tecniche della formatura” et le bas relief d’argile en “tecniche della scultura” La version d’argile finie à la maison est à ce jour encore crue car l’école est fermée, je mettrai l’article à jour après cuisson. J’ai hâte de retourner en cours, confronter son propre travail celui des autres au quotidien est une motivation qui nous pousse tous à donner le meilleur, nos échanges et sourires la joie d’apprendre et ma voisine qui danse autour de son “trespolo” sur une musique que je n’entends pas et le prof qui passe pensif et observateur entre nous pour s’arrêter là ou c’est nécessaire, toute cette ambiance j’espère la retrouver bientôt!
#iostoacasa #abafi #accademiabelleartifirenze #corsicadiaspora #covid19
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Archives de catégorie : SCULPTURE
Bozzetto duo de jeunes filles FEB2020
Je vous l’avais montrée par petits bouts, la voici la voilà toute entière! Cette sculpture est une composition de deux figures, faites l’une à la suite de l’autre à partir de la même modèle sur une période de deux mois et demi. La différence visible entre les deux s’explique simplement, j’ai réalisé la première plus large qu’à la vérité et la seconde plus proche de la vérité. J’ai rencontré plusieurs difficultés dans ce travail car il n’y a pas de structure interne et l’argile est capricieuse. J’ai vu s’écrouler la figure haute déchirant son bras et tordant ses jambes sans os comme dans Harry Potter ou les montres molles de Dali 😭 et vu aussi les fissures dans le socle au séchage trop rapide 🤯 ou encore des écarts de teinte à la cuisson 😩 on apprend chaque jour et je comprends mieux à chaque nouveau défi 🤓. J’ai travaillé le plus souvent avec mes doits mais pour accéder à certains endroits les outils ont été indispensables. Après cuisson j’ai scié le support qui tenait la jambe et disposé des coquillages à la place pour cacher la trace de scie. Pour colmater les étroites fissures j’ai utilisé un enduit minéral naturel et presque on ne voit rien du tout, mes figures font bonne figure! Pour les photographier j’ai joué avec la lumière, et retirer la couleur est le meilleur moyen d’aller à l’essentiel, j’ai laissé Juste une photo couleur car c’est la saison du mimosa 😍 mais les images sont bien plus belles en noir et blanc. Ainsi je réserve quelque émotion inattendue à ceux qui se déplaceront pour voir cette sculpture quand elle sera backtopaese! ❤️ #corsicadiaspora ❤️😘
Mienville www.medusa.corsica
Accademia di Belle Arti di Firenze, Scultura Professore Patti.
Bozzetto Paolo
Bozzetto Paolo, troisième et dernière séance de modelage « dal vivo ». Le premier jour alors que Bozzetto avait juste des moignons un torse de trapeziste élargi et une grosse tête de troll, le prof est passé, a regardé, a sourit, est parti, il n’a plus rien dit. Là on peut supposer tout et n’importe quoi, j’ai décidé de travailler et d’attendre le coup de grâce 🙃 Je sais ou sont mes erreurs, la pose est sensiblement différente car j’ai accentué la torsion du bassin donc en fait tout mon modèle est faux donc je sais déjà ce que je vais entendre comme critique à propos des proportions et de la pose, le mystère réside dans ce que je n’ai pas vu. J’ai travaillé à contre jour au fond de la salle et c’est vraiment difficile, j’ai visualisé des erreurs en tournant le bozzetto à la lumière pour mieux le photographier à la fin. Parfois le modèle passe dans les rangs pendant ses pauses de pose, et alors que je m’appliquais à placer un zizi en appuyant grossièrement dessus il m’a dit « attenta non schiacciare troppo li » « attention de ne pas trop écraser ici ». le dernier jour il m’a dit « tu m’as fait un gros nez », il n’a rien dit à propos du zizi mais le nez ne lui a pas plu, il m’a dit aussi qu’il aimait bien Rodin donc ça va le Mienville en première année n’a pas trop à s’inquiéter j’ai le temps de m’améliorer.
J’ai ajouté à ces photos celle du même modèle mais dans une autre pose, il s’agit de la deuxième épreuve de l’examen d’admission, en bas relief. C’est tout pour aujourd’hui, ciao!
Attorno al Maestro Stefano Patti per una foto fatta alla fine del lavoro del bozzetto per salutare il modello Paolo che andava in pensione. Ottobre 2019.
taille crayon
Des souvenirs du lycée je n’en ai pas beaucoup, à part quelques bons livres, tout le reste est un gros vide flou sous lequel dorment des choses qui sont mieux là qu’ailleurs. En revanche en plus des dessins d’école j’ai quelques tendres souvenirs bien concrets conservés précieusement dans mon cabinet de curiosités personnel, mes crayons de papier dont certains très utilisés sont taillés jusqu’au corps. Ces miniatures de têtes et de corps me rappellent que l’ennui n’existe pas quand on a un crayon et un canif.
Ma toute première sculpture de Venere
Un petit brin de nostalgie aujourd’hui avec cette sculpture de bois en forme de statuette que j’avais faite au lycée avec un cutter pendant les cours. À l’époque je sculptais en dessous de table des petites Veneri dans mes crayons, et pendant les vacances dans des bouts de bois de Laurier ramassés au camping ou logeait mon paternel. Ce petit bout de bois ci est du noyer, coupé dans une chute de menuiserie faite pour restaurer une moulure incomplète. Un bois très dur, je me souviens des petits copeaux. Cette série m’avait sûrement été inspiré par l’étude en histoire de l’Art du mouvement primitivisme, et j’en avait aussi sorti une série masculine avec des zizis et un chanteur. Cette petite Venere sur son cordon de cuir est toujours en activité, je la porte régulièrement en bijou.
Je considère cette sculpture en bois comme ma toute première médusette avec beaucoup d’affection 😉