Le soleil du matin sur la plage, moment précieux quand on est ébloui après avoir passé sous les pins et les arbousiers, quand les parfums iodés et chaleureux de la mer en hiver envahissent nos sens.
Les parfums de saison ne sont pas qu’immatériels, le myrte et le pamplemousse unis dans une même confiture titillent les papilles autant que le nez. Les petites baies sombres de myrte une fois macérées et écrasées produisent un jus violet parfumé. La marmelade de pamplemousse agrémentée de quelques baies est rose fuchsia presque on dirait du colorant! Avec la dernière cueillette j’ai fait une gelée légèrement couplée avec du jus d’oranges et le résultat est carrément violet sombre, et je vous dis pas comment c’est trop bon! La plante de myrte pousse n’importe ou, chez moi c’est sur le mur de clôture fait de cailloux sans ciment, avec quasi pas d’eau et quasi rien de terre. J’en conclus que même sans avoir la main verte il suffit de peu pour avoir chaque hiver de quoi faire des tonnes de bonnes choses bio. Mais pour sortir les pépins avant la mise en pot il faut un gros gros gros presse purée et des bras à la Popeye!
Les arbouses cueillies rouges et molles sont mangées au cours de la promenade dans le maquis, consommées sur place car elles sont si fragiles qu’elles arrivent écrasées à la maison. Fruit idéal pour la confiture des paresseux, pas besoin de presse purée car pas de pépins, même pas besoin de l’écraser puisque c’est de la purée avant même d’arriver à la maison!
Cet hiver j’ai rapporté l’ensemble de ma collection au pays pour l’y laisser et attendre mon retour pour l’été. D’habitude je fais toujours quelques ventes en Italie mais depuis quelques années, les affaires sont si médiocres en local que j’ai décidé de cesser définitivement les marchés sur place. Je réserve donc l’exclusivité de mes expositions publiques à l’île de Corse, et je n’aurai en stock à proposer à la vente internet que les nouveautés faites entre chacun de mes déplacements. Cette photo des médaillons fut prise lors d’une vente privée organisée pour une amie qui avait commandé une boîte à bijoux et qui souhaitait en voir d’avantage. On a exposé en cuisine, d’ou la présence du fruitier au centre de table, car mon « atelier » est toujours en attente de réfection du toit.
J’ai hâte de pouvoir m’y installer un jour après avoir viré les outils de jardinage et le bins ancestral qui y règne, en attendant je laisse aux moineaux salamandres et araignées velues la charge d’animer l’endroit.
Après la tempête le vent et la pluie, le ciel s’est remis au bleu pour nous offrir encore de belles balades. Je vous laisse sur cette image ou nos ombres s’allongent à notre place sur le sable tiède.