Après un début d’année confinés nous avons pu réintégrer nos ateliers, moyennant maintes précautions et surtout à tour de rôle. Tout doit donc se faire quand même mais dans un temps mesuré. Je vous montre aujourd’hui le résultat des deux premières études en atelier. Le modèle est un homme jeune et musclé, il est en vrai prof de sport et ça se voit. Les deux poses de cette série sont similaires pour la mise en valeur des muscles du torse. Je sais qu’il faut compter et mesurer pour les proportions, mais j’ai encore tendance à ne faire que ce que je vois. Je vérifie après si les proportions sont correctes mais ce n’est pas mon point de départ, car je cherche d’abord l’axe l’équilibre puis seulement les proportions. La plastique générale, chose étrange, me semble parfois parfaite quand le travail n’est pas abouti et ne ressemble à rien. Je suppose qu’il y a là matière à réfléchir et discuter, de l’importance de la perfection figurative dans ce qui est beau tout simplement, la beauté de l’abstrait et de l’essentiel. Certains de mes collègues réalisent une idéalisation de la figure dans la pure tradition de la renaissance et leur travaux sont sublimes, moi je m’intéresse au vrai de ce que je vois et si le modèle était laid je m’attacherais à faire quelque chose de beau à partir la vérité en cherchant ce qu’il y a de beau dans l’humanité. Là le modèle est beau, donc ce n’est pas compliqué en apparence, mais en fait c’est compliqué de voir le beau de la sculpture et de le dissocier du beau du modèle, cela demande une sélection volontaire dans la perception de celui qui regarde. « Ne me dis pas que je suis belle parce que j’ai l’air d’avoir seize ans vingt ans trente ans cinquante ans … dis moi que je suis belle parce que je vis dans ton regard. » te dira la sculpture.
Étude en argile « dal vivo » en classe de sculpture de Stefano Patti à l’académie, premier travail de l’année fait à la rentrée après la libération du lockdown d’automne. Cuit en mai 2021